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« ORGUE ET CLAIRON »

  Ce site souhaite vous amener à découvrir le roman de robert Cavaillès "Orgue et Clairon "

Photo 1960. Ecole militaire.

Photo 1960. Ecole militaire.

Autoportrait à la pipe. huile sur bois de R.C.56x49   -  1982- 

  PRIX ARDUA, "Première réalisation" 2016

 Préface de Mgr Jacques Gaillot

471 pages

33 E.

 

L'argument.

A l’occasion du service militaire vers la fin de la guerre d’Algérie un séminariste passe du confort protégé de l’institution au tohu-bohu de l’armée et, face aux autres, il prend conscience du formatage subi depuis l’enfance. Il voit sous un autre angle l’histoire de l’Eglise et de ses compromissions. Il s’interroge sur sa vocation.

Il croyait avoir fait un choix, il découvre ce que ce choix doit aux autres, à l’entourage, au milieu, à l’époque et à un habile conditionnement, à une subtile éducation sexuelle renversée.

Il devient le champ clos d’un combat interne contre l’armée, contre la hiérarchie de son Eglise, contre leurs connivences, contre lui-même.

Cheminement intérieur, analyse de soi et des influences subies, témoignage sur une époque, une vocation, une foi sociologique aujourd’hui révolus mais qui connaissent de fortes résurgences intégristes. Tentative de déconstruction d’une personnalité juvénile trop tôt jugulée, ce texte se veut avant tout, par le thème comme par la forme, un roman psychologique à symboles.

C’est, dans une langue soignée, loin des préoccupations marchandes, un voyage intérieur vers les sources de l’enfance. Il naît d’un voyage sociétal et géographique dans lequel les paysages, Lauragais, Briançonnais et Provence jouent un rôle d’éveilleur. Les événements, les rencontres, les souvenirs surgis en masse, les paysages, les couleurs, les musiques renvoient le héros à son passé et, progressivement, comme on découvre en l’épluchant le cœur d’un oignon, il réalise de quels procédés il est le fruit.
Par instinct de conservation il s’accroche non sans frayeur à ce qu’il sent glisser entre ses doigts et s’en prend à des racines dont la force et la vivacité le surprennent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Premières lignes.

 

Je hais le clairon strident, le jaillissement brutal et impromptu des lumières, l’immense et froid dortoir qui vous saute soudain au visage comme on prend au collet un voleur de pommes, je hais le brinquebalant troupeau qui, au premier signal, draine tant de savates sur le plancher ciré jusqu’à l’abreuvoir aux mille jets qui fait office de salle d’eau. Très peu pour moi la douche froide au sortir du sommeil. Le pensionnaire que je fus trop tôt et trop longtemps s’est durablement épris de la douceur du lit et de la quiétude des nuits qui repoussent dans le noir les morsures du jour. Au séminaire, au petit comme au grand, toujours j’ai râlé contre les sonneries matinales et plus encore contre le préposé d’étage qui au premier tintement de cloche vient toquer à votre porte. Rien de pire cependant que le réveil à l’armée, un obsédant cauchemar journellement renouvelé !

N’empêche, ici, tous les matins je cours moi-même avec le troupeau comme après un train à ne pas rater, malgré moi, non point que j’aie le moindre appétit pour cette nouvelle journée militaire dont m’indiffèrent les ternes péripéties mais parce que, dès le réveil, je m’accroche à l’espoir d’approcher à petits pas, heure après heure, la pose vespérale que je déguste toujours à petites gorgées gourmandes comme on savoure un café chaud par un froid matin d'hiver. A peine entamées les matines, j’attends complies. Ma vie, ce qu’il en reste, commence le soir, l’entre temps n’est qu’un inéluctable et laborieux préambule, la pâte interminable et trépidante qui estompe les reliefs à la manière de la neige précoce qui tout autour cerne de loin le triste casernement où, depuis trois jours, je fais les « classes » au pied de la citadelle de Briançon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les grandes voix de la Cathédrale Saint-André de Bordeaux . Huile sur toile de R.C.  81x116   - 1991  -

   * en librairie, éventuellement sur demande

 

   * en ligne ... sur les services de vente         Amazon entretient un stock  :

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   *  chez l'éditeur : 

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=42521

 

 

 

LE PRIX ARDUA 2016

Le PRIX DES PREMIERES REALISATIONS a été attribué au premier roman (autobiographique) de Robert CAVAILLES ,  «  Orgue et clairon » :

 

Un ouvrage riche et passionnant qui se présente comme un lent cheminement intérieur, une analyse de soi et des influences subies, un témoignage aussi sur une époque , sur une vocation.

La rencontre entre une vocation religieuse et l'armée (au moment de la Guerre d'Algérie) suscite une profonde remise en question. Mais l'auteur avance avec prudence, retenue, tout en respect pour le lecteur, l'invitant à l'introspection et au questionnement sur des questions essentielles.

un livre profondément honnête, écrit dans une langue soignée, de haute tenue, avec de très beaux passages descriptifs, notamment sur Castelnaudary, et des références culturelles fournies.

Nous honorons ce livre profond et riche, courageux, lucide, aux belles qualités littéraires, en lui décernant le PRIX 2016.

 

Au moment d’accrocher mes premiers mots sur le blanc de la page, voilà que se fondent dans la brume les souvenirs que je croyais graver dans le marbre. Le dessin qui s’imposait à mon esprit quelques secondes plutôt, s’écroule d’un coup. Il emporte avec lui ce sentiment qui tant me rassurait et m’emplissait de force. Fini le rêve du pilote intrépide au volant d’un bolide qu’il n’a certes pas construit lui-même, emporté sur des routes qu’il n’a pas délibérément choisies mais, malgré tout, pilote habile et chanceux qui a su se glisser entre les obstacles jusqu’au belvédère d’où il peut contempler le chemin parcouru.

Il aura suffi que je saisisse ce crayon pour que soit remise en cause la propre vision de ma vie. J’avais jusqu’alors l’illusion d’une construction personnelle, rationnelle et réfléchie, dressée pierre à pierre dans les limites strictes de données qui, certes, ne venaient pas de moi mais dont je pensais avoir tiré le meilleur parti en architecte habile à marier harmonieusement son projet aux circonstances, aux personnes et aux lieux. Aurais-je décidé d’écrire si ce n’était pour conforter cette édénique vision ?

Peut-être avais-je inconsciemment le sentiment que cette solide bâtisse n’était que vue de l’esprit mais j’avais toujours repoussé cette idée comme l’on chasse un moucheron à l’heure de la sieste en plein air. « Vanité des vanités », au moment d’écrire tout devient flou et moi-même vertige. Et plus je veux fixer mon attention sur le passé, et plus se brouille le dessin. Les yeux de mon esprit sont le vent léger qui taraude les brumes matinales exhalées du vallon, par éclairs surgissent du paysage quelques détails précis, ils n’éclairent pas l’ensemble, ils le noient. Ici, surgit soudain une scène dont j’avais totalement oublié l’existence, là-bas, à l’arrière, une autre se noie que je venais de redécouvrir.

J’en reposerais pour un peu à tout jamais mon crayon, il est, hélas, trop tard et la perspective m’effraie. A-t-on le droit d’euthanasier le passé qui se redécouvre au prétexte qu’il n’est pas conforme à nos illusions ? Dois-je « mourir guéri » et entouré de visages aimants où m’envoler au tourbillon d’un kaléidoscope fou qui éclate ma propre personne et me vole ce que j’avais cru être ma vie ?

Qu’importe, reculer serait mourir deux fois et je préfère bondir dans l’arène comme un taureau sans nuance qui ne sait trop ce qui l’attend. Il n’en sortira pas le portrait classique dont je rêvais. Qu’importe le résultat, quel qu’il soit, portrait à la Bacon, à la Freud, à la Munch, l’instantané me ravira comme une nouvelle construction de moi-même, une seconde vie, en somme, sur laquelle je n’ai plus guère ni le temps ni la capacité de revenir !

 

                                                                                                       Lignes écrites en préalable à la rédaction  mais non éditées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ARDUA (Association régionale des diplômés des Universités d’Aquitaine) qui décerne annuellement deux prix, un grand prix et un prix « première réalisation ».

En 2016 le grand prix va, pour l’ensemble de son œuvre, à Erri De Luca déjà prix Fémina étranger en 2002 et prix européen de littérature en 2013, le prix « première réalisation » va à mon premier roman publié par l’Harmattan et dont je vous avais annoncé la parution en 201

En guise de

LEVER DE RIDEAU

 

 

 

 

 

 

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